Blog d'actualités Naturasana

Une brève histoire du Taoïsme

Un peu d’histoire pour que vous puissiez mieux comprendre la cohérence et le développement des Arts martiaux chinois (Tai Ji, Ba Gua Zhang,etc.), Arts énergétiques (Qi Gong, Médecine chinoise), Arts spirituels (méditations, alchimie, etc.) au sein du système taoïste.

Le taoïsme est un système syncrétique qui - à l’image de l’ingénieur - utilise tout ce qui est fonctionnel, en tentant par la suite d’en émettre une théorie cohérente mais du point de vue de la fonctionnalité. A l’opposé du scientifique qui ne peut utiliser un concept tant que cela n’est pas prouvé du point de vue théorique. Cette approche permet de réunir des pratiques ou concepts parfois paradoxaux, dans un même système, tout en gardant une cohérence fonctionnelle et une grande efficacité.

Ainsi le Taoïsme est née du chamanisme dans une tentative de structuration des connaissances et des méthodes intuitives, il s’est ensuite développé en testant différentes méthodes au cours des siècles (alchimie externe, puis interne, hygiénisme, médecine, etc.) quitte à intégrer des principes bouddhistes, hindouistes voir tantriques si il se montraient efficaces.

Ainsi au sein des monastères se conservait et se raffinait les connaissances concernant les arts martiaux, arts énergétiques (pour la vitalité), arts médicaux, arts spirituels, arts divinatoires, arts astrologiques, arts magiques, etc. Au cours des siècles les rois et empereurs alternativement pourchassaient les mystiques lorsqu’il se montraient à l’opposé de la doctrine d’état, ou inversement allaient les chercher pour former des armés, soigner des personnes de hauts rang, ou sonder les cieux pour mieux asseoir leurs règnes. Plus tardivement à la cour impériale, toutes ces disciplines étaient maintenues comme fleurons de la culture chinoise et source de la puissance de l’empereur.

 

Faisant ainsi partis de la même culture, et développés aux mêmes endroits, les Arts martiaux sont intimement liés aux arts énergétiques, eux mêmes basés sur les arts spirituels. À haut niveaux les artistes martiaux sont obligés de pratiquer des Qi Gong, voire des Nei Gong pour passer au-delà de la force musculaire et utiliser l‘énergie et l’esprit dans le combat.

 

La médecine chinoise antique, principalement composé de talismans et d’incantations, développe progressivement d’autres branches (pharmacopée, acupuncture, massages) pour progressivement de plus en plus renier sa branche d’origine au point de tenter d’enlever tout référence spirituelle sous le régime communiste donnant la médecine « traditionnelle » chinoise. Que l’on oppose aujourd’hui à la médecine « classique » chinoise, qui se réfère aux classiques d’il y a 5000 ans. Ces classiques indiquent que les anciens sages avaient compris que la conscience « rêve » notre réel, se rapprochant ainsi des théories quantiques de l’univers holographique actuelles.

 

Les Qi Gong diffusés aujourd’hui en occident sont souvent issus de la révolution culturelle chinoise. Ont y voit souvent une influence martiale, parfois médicale. Le terme Qi Gong à été inventé sous le régime communiste pour tenter de donner une façade légitime (laïque) à ces pratiques essentiellement développées au sein de la culture Taoïste soit comme pratiques spirituelles (Shen Gong, Nei Gong) ou de santé (Dao Yin, Yang Shen Fa) voire médicale (Wei Qi Liao Fa). Enlever l’aspect spirituel à une pratique intensive de Qi Gong, crée des déviations de Qi (énergie) voir surtout de Shen (esprit) comme ont pus l'expérimenter à leurs dépends les communistes qui l’ont tenté.

 

Ainsi les Arts spirituels sont intimement liés au Arts énergétiques, fondations des Arts Martiaux véritables. Le corps, l’énergie et l’esprit sont indissociables, n’en déplaise à la pensée matérialiste des derniers siècles passés. Effectivement la réalité est multidimensionnelle comme le montre les dernières découvertes scientifiques du 21eme siècle.

Mettre en synergie ces différentes approches permet de d’amener une pratique vers son plein potentiel. Pourquoi nous en priver ?

 

Antoine Epiphani