La respiration un processus physique ou psychique ?
la respiration est un processus physiologique vitale. Après quelques minutes sans respirer, toute notre physiologie s’arrête. Le « souffle de vie » est ce qui anime la matière. Sans ce souffle, nos corps sont inertes, raides et tendus. Avec le souffle le mouvement est possible, la souplesse et la détente sont présente. Le concept de « Qi » en chinois pourrait se traduire par « souffle vital ». C’est lui qui est l’interface entre le corps et l’esprit. Un Qi circulant avec des cycles bien calés, permet une interface réactive ou l’esprit est en communion avec le corps. Un Qi déréglé dans ses cycles, ou circulant mal crée des grésillements dans la connexion corps esprit qui résulte en maux, ou en maladie lorsque la connexion est rompue de manière trop importante ou trop longue. En médecine chinoise, on dit que la santé est lié à la circulation du Qi. Lorsque le Qi se dérègle c’est la maladie, lorsqu’il s’arrête c’est la mort.
La respiration en tant que processus physique, se manifeste au-delà de la matière par les cycles énergétiques du Qi ou « souffle vital ».
d’un point de vue physiologique, la respiration est une interface entre le système nerveux autonome -qui permet de respirer même en dormant- et le système nerveux volontaire -qui permet de maîtriser sa respiration par la volonté.
D’un point de vue psychologique on pourrait comparer la respiration autonome à l’inconscient, et la respiration volontaire au conscient. On voit donc que la respiration est une interface entre conscient et inconscient. En orient on dit « qui maîtrise sa respiration maîtrise son esprit » mais l’inverse est aussi vrai, l’esprit inconscient avec ses programmes parfois déréglés influe fortement sur la respiration.
Lors d’études, on a pus remarqué que les cycles respiratoires fluctuent tout au long de la journée. Au gré de notre physiologie – lorsqu’on monte un escalier – certes, mais aussi au gré de notre état émotionnel. Observez combien, d’un état de calme, la respiration peut s’accélérer simplement lorsque vous pensez à un problème qui vous tracasse.
Les nourrissons et les animaux respirent naturellement par le ventre. Ensuite avec la psyché qui se structure autour des blessures de l’enfance, le schéma respiratoire se modifie. J’ai été étonné de constater parfois, combien la respiration de jeunes enfants était déjà bloquée. Une partie des blessures psychiques se reflètent dans la fluidité des muscles respiratoires. Notamment dans la zone sous le diaphragme appelée « cour jaune » par les taoïstes, puisque c’est l’endroit ou les Ministres-Organes traitent les dossiers conflictuels avant de les soumettre au Coeur-Empeureur. L’émotion étant de nature non physique mais énergétique, un dossier émotionnel non résolu, dérègle la circulation du Qi dans la zone autour du diaphragme qui résulte en tension physique si passager, voir en maladie dans la zone si c’est chronique (problème gastrique ou problème respiratoire).
Libérez sa respiration nécessite donc un travail physique pour augmenter son volume respiratoire par l’entraînement des muscles, mais ce niveau physique va plafonner tant qu’il n’y a pas de résolution émotionnelle des potentiels blocages, qui va lui même plafonner tant qu’il n’y a pas de changement profond dans le système de croyance. Selon la conception taoïste, l’esprit préside à l’énergie qui préside à la matière. Une mésestime de soi chronique va entraver le développement d’une poitrine gonflé. À l’inverse l’arrogance chronique va avoir tendance à sur-développer la mise en avant de la poitrine. A ce niveau d’identification à un modèle inconscient, le travail de libération va demander une maturation psychique longue, poussée par une nécessité intérieure de transformation.
On voit bien que la respiration en tant que processus physiologique est aussi en lien direct avec des dimensions essentielles de notre être. C’est une clé majeure dans l’équilibre de l’être. La maîtrise de la respiration est incontournable dans le domaine de l’effort physique, mais l’est tout autant dans la maîtrise de la circulation des émotions, que dans la maîtrise de notre système de croyances profonds.
« Qui maîtrise sa respiration, maîtrise son esprit. »
Antoine Epiphani