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Maîtriser l’esprit en 3 étapes

Dans le taoïsme, on distingue deux aspects primordiaux à la maîtrise de l’esprit : Enraciner l’Esprit et Calmer le Cœur.

 

  1. La première étape est d’enraciner l’esprit. Cela consiste à concentrer l’esprit sur un objet et « enraciner » son focus, qui doit être stable et toute entier à son affaire. Les techniques sont innombrables selon les traditions spirituelles : un objet (des feuilles d’arbres oscillants), une action (respiration abdominale profonde), une incantation (mantra), un sceau de main ou posture corporelle (mudra), une visualisation (déité), etc. En Qi Gong thérapeutique on utilise beaucoup la respiration du Dantien Inférieur (abdominale), ou des techniques d’enracinement par visualisation de « racines jusqu’au cœur de la terre ».

    calmer l’esprit prend du temps, il faut au moins 10-20mn de pratique pour que le mental ralentisse, voire 40 mn avant qu’il s’éteigne et que notre focus soit complet.

  2. La deuxième étape est de calmer le cœur. Nos émotions, sentiments et impressions intérieures teintent notre réel de couleurs, plus ou moins joyeuses…

si la pensée a une forme linéaire et froide en terme de contenu émotionnel. L’émotion est plutôt ronde, comme un nuage pouvant s’expanser très rapidement, souvent avec une certaine chaleur qui se propage et impact tant que le corps que la pensée. Vous avez sûrement tous fait expérience d’être tranquillement assis, une remarque désobligeante déclenche soudain un raz de marée émotionnel qui prend toute vos cellules, fait chavirer votre pensée et détonner votre parole par torrent, voire lance votre corps comme une tornade. La puissance de la réaction émotionnelle montre à quelle point elle est de l’énergie brute qui traverse notre système. Canaliser cette énergie est incontournable pour maîtriser l’esprit. Canaliser veut dire d’abord reconnaître, puis trouver un chemin pour qu’elle puisse s’exprimer sans nous détruire nous, ni ceux en face, voir l’environnement. Si il y a inhibition de l’émotion, il y a obstruction du flux d’énergie vitale (Qi) donc déséquilibre si cela se répète fréquemment.

La manière d’exprimer est tout l’art de la relation et de la communication. Elle implique un cœur plus ou moins stable pour pouvoir convoyer correctement les sentiments du cœur par le langage. Un art subtil qui demande une grande maîtrise !

  1. Une troisième étape est de guérir le cœur de ses blessures. Tout méditant à probablement expérimenté ce moment ou assis sur son coussin, le calme parfait à l’intérieur, un stimuli extérieur, ou une simple pensée déclenche un flot de sensation et d ‘émotions qui fait chavirer ce grand calme, toutes les parties intérieures sens dessus-dessous et l’émotion qui prend tout ! Avec ce constat : la méditation c’est trop dur, j’y arrive pas ! En fait c’est comme vouloir maîtriser une rivière en considérant que les crues n’existent pas. Les crues font parties de la vie de la rivière. Certaines plus calmes en subissent moins, mais il y en a toujours ! Donc réduire les crues peut s’apparenter à guérir les blessures du cœur. Tant qu’il y a certaines blessures il y aura crues. Rassurons nous il y aura toujours des blessures, tant que nous sommes vivants. C’est ce qui fait que nous sommes vivants ! Pour comprendre quelle est votre blessure, regardez ce qui déclenche en vous des émotions ? Ce peut être à chaque fois qu’il y a injustice, rejet, trahison. Ce sujet de discussion vous emporte à chaque fois, c’est qu’il y a une charge émotionnelle derrière qui vous est propre. Tant qu’il y a une charge émotionnelle, votre cœur va s’emballer sur des stimuli particuliers. Vous pourrez méditer tant que vous voulez, cela ne changera rien. Vous retirer dans une grotte non plus, puisque nous sommes des chimpanzés mutants qui ont besoin du groupe pour survivre mais aussi pour vivre : que nos cœurs vibrent avec d’autres!

 

Antoine Epiphani